Vallée de la Cère, pouponnière à chiroptères
La vallée de la Cère entre Thiézac et Saint-Jacques-des-Blats accueille plusieurs espèces de chauves-souris, ce qui lui vaut d’être reconnue à l’échelle européenne via son intégration au réseau Natura 2000.
Les chauves-souris, sentinelles de la biodiversité
Les chauves-souris, longtemps classées parmi les oiseaux sont bien des mammifères… un peu particuliers : elles volent… la nuit… et se dirigent grâce à l’émission et la réception d’ultrasons. Elles se créées ainsi une image mentale de leur environnement basée sur une vision « auditive » !
Toutes les espèces française se nourrissent d’insectes capturés en vol ou au sol. Ce régime alimentaire implique deux choses. Premièrement, quand l’hiver les insectes se font plus discrets, les chauves-souris ne pouvant plus se nourrir, préfèrent hiberner dans des lieux calmes à température plutôt constante. Deuxièmement, le nombre d’insectes est très lié à la qualité écologique des territoires de chasse des chauves-souris. Une agriculture raisonnée n’utilisant pas de pesticides, des forêts naturelles avec des bois de tous âges et des villes laissant de la place à la nature, seront plus favorables que des secteurs à agriculture et sylviculture intensive et des villes bétonnées à l’infini.
Ainsi, la présence des chauves-souris nous indique que la vallée de la Cère, avec son bocage, son agriculture de montagne, ses versants boisés constitue un environnement favorable à la biodiversité.
Des actions en faveur de la biodiversité
Natura 2000 est un outil européen dédié au patrimoine naturel. Dans toute l’Europe des sites ont été désignés pour la qualité de leur environnement et la présence d’espèces animales ou végétales remarquables. Le site de Compaing, d’une superficie de 354 hectares, sur les communes de Saint-Jacques-des-Blats et Thiézac a intégré ce réseau pour ses populations de chauves-souris.
Les populations de chauves-souris sont suivies régulièrement. Les effectifs sont plutôt stables sur le site Compaing alors que l’évolution nationale est plutôt inquiétante.
En 2015, trois soirées de capture en contexte forestier ont permis de mieux connaître les espèces qui fréquentent les versant boisés du site.
Au total, treize espèces ont pu être identifiées dans la vallée, sachant que vingt-neuf sont connues en Auvergne.
En 2015, quatre agriculteurs se sont engagés auprès de la Région pour adopter des pratiques favorables à la biodiversité et en particulier aux chiroptères. Parallèlement le Conservatoire a dressé un état des lieux de la qualité environnementale des prairies de fauche. Il s’avère que beaucoup sont envahies par les Cerfeuils (grande ombellifère blanche) et les renoncules. Ces plantes indiquent un enrichissement organique important et n’ont qu’une faible valeur nutritive.
Enfin, l’association Mission haies d’Auvergne accompagne les agriculteurs désirant valoriser de manière durable leurs haies qui représentent une ressource importante en bois de chauffage.
Pour toutes informations vous pouvez contacter Christophe Grèze du Conservatoire des Espaces Naturels au 04 71 20 77 20.